En médecine esthétique non chirurgicale, plusieurs technologies coexistent pour traiter différents problèmes de peau et de relâchement.
Les plus courantes sont :
Ces technologies ont chacune leurs spécificités, avantages et limites. Il est important de comprendre comment elles fonctionnent et dans quels cas elles sont préconisées.
Notons d’emblée qu’en Suisse, l’utilisation de ces appareils émettant des rayonnements non ionisants est strictement réglementée : depuis juin 2024, seuls les praticiens disposant d’une attestation de compétence reconnue (typiquement des médecins spécialisés ou du personnel sous leur supervision directe) sont autorisés à effectuer ces traitements laser, IPL, RF ou HIFU.
Cette mesure vise à garantir la sécurité des patients, car bien qu’externes et non chirurgicaux, ces actes comportent des risques de brûlures ou de blessures s’ils sont mal employés.
Entrons dans le détail comparatif de chaque technologie :
Les lasers et l’IPL exploitent tous deux la lumière pour traiter la peau, mais diffèrent par leur nature. Un laser émet une lumière monochromatique (une seule longueur d’onde bien précise), concentrée et cohérente.
À l’opposé, la lumière pulsée (IPL) utilise une source lumineuse à large spectre (plusieurs longueurs d’onde) filtrée selon le besoin. En clair, un laser est comme un tir de sniper sur une cible spécifique, alors que l’IPL est plus comme une lampe élargie multi-cibles.
Les deux servent à l’épilation définitive et au traitement de divers problèmes cutanés (taches brunes, rougeurs, etc.).
Les lasers sont souvent spécialisés par indication :
Laser Alexandrite 755 nm pour l’épilation sur peau claire,
Laser Nd:YAG 1064 nm pour peau foncée ou varicosités,
Laser KTP 532 nm pour les vaisseaux superficiels,
Laser CO2 fractionné pour le rajeunissement (resurfaçage).
L’IPL, plus polyvalente, s’adapte à plusieurs cibles via des filtres, par exemple pour traiter en même temps taches et rougeurs lors d’un “photofacial”.
Le laser, étant très spécifique, peut délivrer une énergie plus puissante sur la cible visée, ce qui le rend très efficace pour des problèmes marqués (cicatrices profondes, rides prononcées) là où l’IPL serait moins performant.
En revanche, chaque type de laser est limité à son indication et ne pourra pas traiter autre chose (par exemple, un laser épilatoire n’agira pas sur des taches). L’IPL offre une versatilité: en une même séance, on peut traiter plusieurs soucis cutanés superficiels à la fois, sur de larges zones. Elle couvre un spectre large, mais avec une puissance par longueur d’onde moindre que celle d’un laser spécifique.
Côté épilation, les deux techniques détruisent le bulbe du poil par la chaleur (photothermolyse). Le laser cible très précisément la mélanine du poil, ce qui le rend très efficace sur poils foncés et peau claire, parfois en moins de séances que l’IPL. L’IPL, moins focalisée, peut nécessiter une ou deux séances supplémentaires pour un résultat équivalent d’épilation, mais elle permet de traiter des poils plus fins ou des peaux légèrement plus foncées en adaptant les paramètres.
Un bon point commun – ces techniques doivent être utilisées par des mains expertes. Le principal risque est la brûlure cutanée ou la dépigmentation si le réglage n’est pas adapté au phototype de peau.
Le laser, très puissant, nécessite un refroidissement cutané efficace et le port de lunettes de protection (pour le patient et l’opérateur) spécifiques à la longueur d’onde. L’IPL émettant un spectre large, des lunettes ou coques protègent aussi les yeux. Il est crucial de ne pas s’exposer au soleil avant/après ces traitements (risque de taches) et de bien suivre les consignes (crème apaisante, éviction de certains médicaments photo-sensibilisants).
En résumé, laser et IPL poursuivent souvent les mêmes objectifs, mais le laser excelle dans une tâche ciblée avec puissance, tandis que l’IPL permet une approche plus globale et modulable sur des problèmes multiples mais peu profonds. Le choix dépendra du type de lésion à traiter, du phototype du patient et de la disponibilité de l’appareillage dans la clinique.
La radiofréquence utilise des ondes électromagnétiques (courant alternatif haute fréquence) qui, en traversant les tissus, génèrent de la chaleur par résistance. Cette chaleur, d’environ 40-45°C dans le derme, provoque une contraction initiale des fibres de collagène et stimule les fibroblastes à produire du nouveau collagène à moyen terme.
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU), eux, sont des ondes acoustiques (sonores) à très haute fréquence, concentrées en points précis en profondeur. Au point focal, l’énergie ultrasonore se convertit en chaleur très intense (~60-70°C) créant de minuscules lésions contrôlées dans les tissus profonds (jusqu’au SMAS ou à l’hypoderme selon le transducteur).
La RF classique pénètre essentiellement dans le derme superficiel à moyen (quelques millimètres). Certaines RF dites fractionnées micro-invasives (via des micro-aiguilles émettant la radiofréquence dans le derme profond) atteignent un peu plus en profondeur.
En comparaison, le HIFU va beaucoup plus profond : il peut atteindre le plan musculo-aponévrotique sous-cutané (environ 4,5 mm sous la peau) non accessible par la RF classique. Ainsi, la RF agit plutôt sur les couches superficielles (relâchement cutané modéré, qualité de peau), tandis que le HIFU agit en profondeur (relâchement plus marqué, besoin de retendre la structure sous-jacente type SMAS).
La radiofréquence est indiquée pour le raffermissement léger à modéré du visage et du corps, pour traiter des zones délicates ou améliorer la texture de la peau. Par exemple, traiter le relâchement de l’ovale du visage naissant, ou améliorer l’aspect de la cellulite et de la peau crêpée sur les cuisses/bras.
La RF est douce et généralement indolore, souvent conçue en cure de plusieurs séances (4 à 6) espacées de quelques semaines. À l’inverse, le HIFU vise les ptoses plus avancées (bajoues bien installées, double menton, peau du cou très lâche) ou des patients cherchant un effet “lifting” sans chirurgie. Un HIFU est plus intense et peut être un peu douloureux sur le coup, mais il se fait en général en une seule séance (ou deux) avec un effet étalé sur 3 à 6 mois.
Le HIFU, de par son action plus profonde et focalisée, peut offrir des résultats plus visibles en termes de lifting pour oval du visage, pâtons, paupières tombantes, etc. La radiofréquence, plus progressive, excelle pour améliorer la qualité générale de la peau, la tonicité cutanée et traiter des zones plus fines (elle est par exemple adaptée au contour des yeux où le HIFU n’est pas utilisé, ou aux ridules de la bouche).
En pratique, si le problème principal est un relâchement marqué, le HIFU sera souvent le choix préférentiel pour son effet plus profond et durable. Si l’on cherche plutôt à retendre légèrement la peau et à redonner du volume ou traiter une zone délicate, la RF peut être mieux adaptée (ex : redensifier la peau fine des paupières ou du cou sans trop chauffer en profondeur).
Notons que ces deux techniques ne sont pas mutuellement exclusives – au contraire, elles peuvent se compléter dans un protocole global : par exemple RF pour la surface cutanée et HIFU pour le plan profond, à des moments différents.
La radiofréquence comme le HIFU doivent être adaptés à chaque patient. La RF chauffe plus modérément et présente peu de risques immédiats – au plus, une légère rougeur passagère.
Le HIFU, plus puissant, peut entraîner quelques douleurs transitoires ou un léger oedème après la séance; de rares cas de lésions nerveuses temporaires ont été rapportés si l’énergie est envoyée trop près d’un nerf moteur facial. Il est donc impératif de faire ces traitements dans un centre médical compétent.
En synthèse, lasers/IPL sont indiqués pour travailler l’aspect de surface de la peau (couleur, taches, rougeurs, pilosité, texture fine), tandis que RF/HIFU agissent sur la fermeté et le relief (relâchement, volume, contours).
Le laser convient lorsqu’on a une cible bien identifiée et circonscrite (ex: un type de tache ou de lésion), l’IPL pour une amélioration générale de la peau avec des atteintes légères diffuses.
La RF est idéale en prévention ou pour raffermir légèrement sans arrêt de travail, tandis que le HIFU offre un coup de lifting non chirurgical aux tissus plus affaissés, au prix d’une sensation plus intense et d’un résultat sur le long terme.
Chaque technologie a des atouts, et le choix final dépendra du diagnostic esthétique personnalisé posé par le médecin. Souvent, une combinaison de techniques apporte le meilleur résultat naturel (par exemple, traiter les taches au laser puis raffermir à la radiofréquence).
Une consultation avec un spécialiste permettra de déterminer la stratégie optimale en fonction de vos objectifs, tout en garantissant une utilisation sûre et adaptée de ces technologies de pointe.
Le laser émet une lumière concentrée sur une longueur d’onde unique pour cibler une problématique précise (comme les taches, les vaisseaux ou les poils).
L’IPL, elle, diffuse un spectre lumineux plus large, ce qui permet de traiter plusieurs imperfections en même temps (taches, rougeurs, texture). Le laser est plus puissant et précis, tandis que l’IPL est plus polyvalente.
Les deux détruisent le bulbe du poil par la chaleur. Le laser est plus précis et efficace sur les poils foncés et les peaux claires, souvent en moins de séances. L’IPL convient à davantage de phototypes et peut traiter des poils plus fins, mais nécessite parfois une ou deux séances supplémentaires.
La radiofréquence chauffe le derme à environ 40-45°C pour stimuler le collagène et raffermir la peau en surface. Le HIFU, lui, agit plus profondément (jusqu’au plan musculaire) avec une chaleur plus intense, pour un effet “lifting” sans chirurgie. La RF agit donc sur la tonicité superficielle, le HIFU sur le relâchement profond.
Pour un relâchement léger à modéré, la radiofréquence suffit souvent. Pour une ptose plus marquée (bajoues, double menton, cou), le HIFU est privilégié grâce à son action profonde. Ces deux techniques peuvent être combinées pour un résultat plus harmonieux.
Depuis juin 2024, seuls les professionnels disposant d’une attestation de compétence reconnue (médecins ou personnel sous leur supervision) peuvent effectuer ces traitements. Cette réglementation garantit la sécurité des patients face aux risques de brûlures ou de lésions.